Un séminaire organisé par le Ministère du développement social et de la lutte contre la faim en partenariat avec l’Initiative WWP fournira au Brésil l’occasion de s’inspirer d’expériences internationales réussies pour améliorer ses politiques

Brasilia, 30 mars 2016 – Les bases de données et les systèmes constituent des sources importantes d’information pour les professionnels intervenant dans la mise en œuvre et le suivi des politiques publiques. Leur intégration permet, entre autres, d’évaluer l’impact des programmes sociaux, d’identifier les besoins des individus ainsi que d’accroître la maîtrise et l’efficacité des dépenses publiques.

Reste à déterminer comment intégrer différents systèmes et base de données en vue d’améliorer les politiques publiques, et comment faciliter le dialogue ainsi que les interactions entre les différents services publics : deux questions qui seront au centre des réflexions des participants au Séminaire international sur l’intégration des bases de données et les systèmes d’information en vue de l’amélioration des politiques publiques.

L’événement aura lieu les 5 et 6 avril à Brasilia et réunira quelque 150 experts et représentants des gouvernements de plusieurs pays, ainsi que d’organismes internationaux. Il donnera lieu à des présentations sur les bonnes pratiques ainsi qu’à des échanges sur l’intégration institutionnelle, technologique et contextuelle des bases de données et des systèmes d’information.

Pour le Brésil, ce sera l’occasion de s’inspirer de l’expérience d’autres pays afin d’améliorer la gestion du Registre unique pour les programmes sociaux, un outil servant à l’identification, à l’évaluation de la situation et à l’inclusion des familles à faible revenu dans les programmes sociaux brésiliens.

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Rafael Zart/ASCOM/MDSA

Parmi les invités internationaux figurent Kathy Lindert, économiste principale de la Banque mondiale spécialisée dans la protection sociale et l’emploi, Juan Pablo Labat, directeur du suivi et de l’évaluation au Ministère uruguayen du développement social (Mides), Julija Krizinauskaite, représentante du Ministère letton de la protection sociale, et Andrea Jones, responsable national de la division de l’information et des données de la direction des ressources humaines du Gouvernement australien.

Le Brésil sera représenté, entre autres, par Tereza Campello, Ministre du développement social et de la lutte contre la faim (MDS), Martin Raiser, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Brésil, Didier Trebucq, Représentant résident par intérim du PNUD au Brésil, et Tiago Falcão Silva, Secrétaire national chargé du revenu de la citoyenneté (Senarc, rattaché au MDS).

Pour Kathy Lindert, le thème de ce séminaire revêt une grande importance pour la plupart des pays, notamment les pays à revenu moyen ou supérieur, qui gèrent des programmes sociaux et des systèmes d’information de grande ampleur.? « La plupart des pays proposent une multitude de prestations et de services pour répondre aux différents besoins des personnes pauvres et vulnérables. Toutefois, cette multiplicité des programmes peut entraîner une fragmentation des initiatives mises en place et des chevauchements d’activités. Dans cette optique, de nombreux pays essaient de mieux intégrer leurs politiques sociales… et l’interopérabilité des systèmes d’information peut contribuer à cet effort.? »

Selon Valentina Barca, consultante de la société de conseil Oxford Policy Management qui est intervenue lors de ce séminaire, les principaux obstacles que les pays doivent surmonter pour intégrer leurs bases de données peuvent être classés dans quatre catégories : cadre administratif et institutionnel, aspects opérationnels et mise en œuvre, aspects technologiques, politiques et budget. Elle estime que l’obstacle le plus important, toutes catégories confondues, est « l’absence de volonté politique? ».

Rafael Osorio, chercheur à l’IPEA, coordonnateur au Centre international de politiques pour une croissance inclusive (IPC-IG) et membre de l’Initiative WWP, qui interviendra dans l’une des sessions en qualité de modérateur, appuie ce constat : « Au Brésil, nous ne sommes confrontés à aucun obstacle technologique. Ce qui nous fait défaut, ce sont les décisions politiques. Il faut que nos dirigeants statuent sur la stratégie à suivre ».

Ce séminaire est organisé par le Secrétariat national du revenu de la citoyenneté (SENARC), rattaché au Ministère du développement social et de la lutte contre la faim (MDS), en partenariat avec l’Initiative brésilienne d’apprentissage pour un monde sans pauvreté (Initiative WWP), qui publiera sur son site des informations sur les principaux échanges ainsi que les présentations des différents intervenants.

Le thème de ce séminaire s’inscrit dans la continuité des discussions entamées par les agents techniques brésiliens dans le cadre de l’atelier national sur l’intégration des registres administratifs, qui s’est tenu les 18 et 19 novembre 2015, à Brasilia.

Marianna Rios, WWP