Mais Educação, un programme en lien avec Bolsa Familia, améliore la qualité de l’enseignement offert aux enfants et aux adolescents pauvres.

L’augmentation du nombre d’établissements à temps complet ouverts aux enfants des familles bénéficiaires du programme Bolsa Familia contribue à l’amélioration de la réussite scolaire des élèves les plus défavorisés. Des données datées de 2013 montrent que la majorité des élèves des plus de 32 000 établissements à temps complet participant au programme Mais Educação viennent de familles bénéficiant de Bolsa Familia.

«?Ils assimilent davantage de choses. Outre le portugais, les sciences et les mathématiques, ils apprennent à vivre ensemble, à aimer la lecture, à pratiquer des sports et à se préparer à prendre une part active dans la société?», explique Jacqueline Moll, chercheuse à l’université fédérale de Rio Grande do Sul (UFRGS) et auteur d’un article figurant dans le recueil d’études publié par le Ministère du développement social et de la lutte contre la faim (MDS).

Ce recueil rassemble cinq articles sur les résultats, les progrès et les défis liés aux conditions que les usagers de Bolsa Familia doivent remplir dans le domaine de l’éducation. En avril et en mai, 14,8 millions d’élèves affichaient ainsi un taux de fréquentation scolaire conforme aux obligations de ce programme, soit 96,4 % des 15,4 millions d’élèves ayant fait l’objet d’un suivi sur cette période, selon Sistema Presença, un outil mis en place par le Ministère de l’éducation pour mesurer la fréquentation scolaire des enfants des familles bénéficiaires.

Le programme Mais Educação a été lancé en 2010 pour offrir à ces enfants un enseignement à temps complet. Un partenariat entre ce programme et le Ministère du développement social et de la lutte contre la faim a permis de leur donner accès à des établissements où la majorité d’entre eux peut bénéficier d’heures de cours supplémentaires. Les élèves des familles concernées sont scolarisés dans 80 % des écoles publiques élémentaires, soit près de 160 000 établissements. Ils représentent environ 30 % des effectifs totaux. D’après le recensement scolaire de 2013 publié par l’Institut national d’études et de recherche en matière d’éducation (INEP), le nombre d’élèves inscrits dans une école à plein temps est passé de 1,3 million en 2010 à 3,1 millions en 2013, soit une hausse de 139 %.

Selon Jacqueline Moll, loin d’être anecdotique, l’augmentation du nombre d’heures d’enseignement par jour est une condition nécessaire au respect des droits humains, notamment les droits des enfants en situation de vulnérabilité sociale. «?Nous devons vaincre les préjugés qui continuent d’entourer les élèves pauvres?», a-t-elle déclaré.

La chercheuse estime que si ces enfants et adolescents sont respectés et bien accueillis, quels que soient leur parcours et leurs origines, leurs capacités d’apprentissage s’améliorent ainsi que leur développement. Jacqueline Moll a présidé le Conseil du Ministère de l’éducation chargé des programmes et de l’enseignement entre 2007 et 2013.

Gage de qualité, l’enseignement à temps complet a une incidence positive sur la réussite scolaire des enfants des familles bénéficiaires du programme Bolsa Familia. Selon Daniel Ximenes, Directeur du service de gestion des conditions au Ministère du développement social et de la lutte contre la faim, les politiques stratégiques dans le domaine de l’éducation visent de plus en plus les familles et les enfants vivant dans la pauvreté.

«?Le temps que ces enfants passent à l’école constitue une variable clé pour l’amélioration de leurs résultats scolaires. Cibler cette population permet d’améliorer la couverture des efforts mis en œuvre.?»

M. Ximenes rappelle néanmoins que l’enseignement à temps complet s’accompagne d’un défi : mettre à la disposition des élèves les infrastructures adéquates. Outre les facteurs externes tels que le niveau socio-économique des élèves, d’autres facteurs inhérents aux écoles jouent un rôle déterminant dans leur réussite scolaire.

«?L’enseignement à temps complet exige que les autorités garantissent partout de bonnes conditions d’accueil aux élèves. Les critères liés à la scolarisation [imposés aux familles bénéficiaires de Bolsa Familia] vont de pair avec des responsabilités qui incombent au premier chef au gouvernement. L’objectif est d’améliorer l’accès des enfants et des adolescents vulnérables aux services d’éducation de base ?», indique-t-il.

Plus globalement, l’environnement scolaire doit offrir un cadre propice, notamment sur le plan de la réussite scolaire, ainsi qu’un éventail d’approches pédagogiques.

Progrès scolaires – Un autre article du recueil d’études publié par le Ministère indique que les résultats des élèves des familles bénéficiant du programme Bolsa Familia sont comparables, voire supérieurs à ceux des autres élèves de l’enseignement public. Au niveau primaire, leur taux d’abandon scolaire (2,8 %) est inférieur à celui des autres élèves (3,2 %). Cet écart se creuse au collège (11,3 % contre 7,4 % pour les enfants des familles du programme Bolsa Familia).

L’étude montre également que l’augmentation du nombre d’heures de cours se traduisait chez ces derniers par de meilleurs résultats scolaires. Ainsi, au collège, ils enregistrent un taux de réussite supérieur à celui des autres élèves de l’enseignement public (79,7 % et 75,5 %, respectivement).

Consulter le recueil d’études (en portugais) ici.